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«Ce que nous commençons à voir, c'est que les consommateurs agissent.»
Alors que les prix élevés des produits alimentaires continuent de susciter la grogne de plusieurs consommateurs, un expert de la vente au détail affirme qu'il existe une solution pour favoriser une plus grande concurrence au Canada.
Étant donné que trois détaillants seulement (Les Compagnies Loblaw Limitée, Metro Inc. et Sobeys Inc.) détiennent 70% du marché canadien de l'alimentation, Doug Stephens a avancé qu'Ottawa devait envisager «toutes les possibilités» pour accroître le niveau de concurrence au pays et donner plus de choix aux consommateurs.
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Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«En fin de compte, même si j'aime ce pays, nous sommes petits», a lancé M. Stephens, un expert de la vente au détail en Ontario. «Nous avons à peu près la même population que la Californie, et il est donc difficile d'attirer un détaillant spécialisé comme un épicier dans un pays dont le marché est relativement petit et qui est déjà dominé par trois grands opérateurs.»
Selon lui, une solution serait que le Canada crée une structure qui favorise la concurrence nationale en stimulant les détaillants de petite et moyenne taille et les épiciers spécialisés. Cela leur donnerait un cadre pour développer la concurrence nationale.
Les grands épiciers affirment vouloir offrir de meilleurs prix aux consommateurs, mais accusent le gouvernement de leur imposer trop de restrictions qui les empêchent de proposer des prix compétitifs, tandis que le gouvernement affirme vouloir introduire un concurrent étranger.
Le conflit sur les prix des produits alimentaires entre le gouvernement canadien et les grands épiciers ressemble à un «match de ping-pong», mais les actions des consommateurs, notamment le boycott de Loblaws qui a duré un mois, ont un impact, estime M. Stephens.
«Ce que nous commençons à voir, c'est que les consommateurs agissent, passent d'un détaillant à l'autre et, dans certains cas, recherchent des options en dehors des trois grands», a affirmé M. Stephens. «C'est ce genre de pression qui, je crois, amène des entreprises comme Loblaws à discuter ou au moins à entamer des discussions sur ce qu'elles peuvent faire pour améliorer la solution.»
Le Bureau de la concurrence a commencé à enquêter sur les propriétaires des chaînes d'épiceries Loblaws et Sobeys pour conduite anticoncurrentielle présumée le 1er mars, a rapporté La Presse canadienne le 24 mai.
Le propriétaire de Sobeys a qualifié l'enquête d'«illégale». Le Bureau a déclaré qu'il cherchait à déterminer si l'utilisation par les entreprises de ce que l'on appelle les contrôles de propriété limitait la concurrence dans le secteur de la vente au détail de produits alimentaires.
M. Stephens estime que le Bureau de la concurrence concentre ses enquêtes sur les clauses restrictives, qui existent dans le secteur de la vente au détail depuis des décennies. C'est le cas lorsqu'un grand détaillant comme Loblaws ou Sobeys prend un espace dans une propriété commerciale et intègre souvent dans son contrat de location une «clause restrictive» qui indique au propriétaire que personne d'autre ne peut lui faire concurrence directement ou même indirectement.
Par exemple, le propriétaire ne peut pas louer un espace à un boucher ou à une boulangerie dans le même centre commercial que celui occupé par le détaillant.
«La position du Bureau de la concurrence - et c'est une position juste - est que cela a vraiment un effet modérateur sur la concurrence», a souligné M. Stephens.
Si le propriétaire de Sobeys s'est opposé à l'enquête, la qualifiant d'«illégale», la société mère de Loblaws, George Weston Ltd, coopère à l'examen du Bureau.
«Les clauses restrictives sont très courantes dans de nombreux secteurs, y compris celui de la vente au détail. Elles contribuent à soutenir les investissements dans le développement immobilier, en encourageant l'ouverture de nouveaux magasins et la prise de risques en matière de capital», a déclaré le propriétaire de Sobeys à la Presse canadienne.